Pourquoi refaire les mêmes objectifs chaque année ne fonctionne pas quand on est TDAH

Arrives-tu à la fin de l’année avec cette impression étrange — presque décourageante — que tes objectifs se répètent d’année en année ?
Même intention, même motivation au départ… et pourtant, les mêmes abandons, les mêmes remises à plus tard, la même impression d’échec.

Si tu vis avec un TDAH, ce n’est ni un manque de volonté, ni un problème de discipline.
👉 Le problème, c’est la façon dont on t’a appris à planifier.

Pourquoi la planification classique ne fonctionne pas pour les TDAH

Chaque fin d’année, c’est le même bombardement :

  • résolutions,

  • planifications annuelles,

  • “New year, new you”.

Et c’est extrêmement stimulant pour le cerveau TDAH.
L’idée que cette fois-ci, tu vas être plus motivé·e, plus discipliné·e, plus constant·e… crée un véritable rush.

Mais le cerveau TDAH a deux particularités majeures :

  1. Il perçoit mal le temps

  2. Il a de la difficulté à maintenir une action sur la durée sans pression externe

Résultat?
Tu planifies comme un cerveau neurotypique… avec un cerveau qui ne fonctionne pas comme ça.

Le vrai piège : accumuler de l’information sans développer de compétences

Quand j’ai reçu mon diagnostic de TDAH, j’ai fait ce que beaucoup de personnes font :
👉 je suis devenue une junkie de l’information.

Formations, stratégies, méthodes, agendas, applications, programmes…
Je savais quoi faire — mais je ne le faisais pas.

Pourquoi?

Parce que connaître ≠ savoir faire.

Les adultes TDAH sont souvent excellents pour accumuler des connaissances, mais beaucoup moins pour :

  • les tester dans le temps,

  • les adapter à leur réalité,

  • les transformer en compétences durables.

Et sans compétences, chaque objectif repose uniquement sur :

  • la motivation,

  • la discipline,

  • l’énergie du moment.

Trois choses… fondamentalement instables chez les TDAH.

Le déclic : arrêter de viser des objectifs, commencer à développer des compétences

Le vrai changement s’est produit quand j’ai arrêté de me demander :

Pourquoi je fais ça?

Et que j’ai commencé à me demander :

Qu’est-ce que ça me donne de le faire, même imparfaitement?

Prenons l’exemple de l’entraînement.

Avant, dès que ma motivation baissait, je changeais :

  • de programme,

  • de méthode,

  • d’approche.

Je croyais que le problème venait toujours de l’extérieur.

En réalité, la compétence que je devais développer, ce n’était pas “trouver le bon programme”, mais :

  • tolérer la variabilité de mon engagement,

  • apprendre à recommencer,

  • continuer même quand c’est moins excitant.

👉 La compétence, c’est la constance imparfaite.

La variabilité n’est pas un échec (c’est une réalité neurologique)

Quand tu es TDAH, ton énergie varie. Ton focus varie. Ton intérêt varie.

Il y aura :

  • des semaines très productives,

  • des semaines plus lentes,

  • parfois même des pauses.

Et ce n’est pas un problème si tu sais revenir.

Le vrai skill à développer, c’est :

  • reconnaître ce qui t’aide à passer à l’action,

  • accepter que rien ne sera jamais parfait,

  • arrêter de croire qu’un monde idéal va soudainement apparaître.

Le perfectionnisme et le magical thinking sont deux grands saboteurs chez les TDAH.

Comment planifier autrement quand on est TDAH

Au lieu de commencer ton année avec une liste d’objectifs, je t’invite à faire trois choses :

1. Regarder ton année passée sous l’angle des compétences

Pose-toi cette question :

Quelles compétences ai-je réellement développées cette année?

Pas ce que tu as réussi ou échoué, mais :

  • ce que tu sais mieux faire,

  • ce que tu tolères davantage,

  • ce que tu recommences plus vite qu’avant.

2. Choisir une direction, pas une performance

Demande-toi :

  • Quelles compétences veux-tu développer cette année?

  • À travers quoi vas-tu les travailler?

Exemples :

  • planifier de façon réaliste,

  • dire non,

  • réduire le perfectionnisme,

  • revenir à une routine après une pause,

  • mieux soutenir ton attention.

3. Soutenir activement l’implantation de ces compétences

Une compétence ne s’installe pas toute seule.

Demande-toi :

  • De quoi ai-je besoin pour m’en souvenir?

  • Qu’est-ce qui m’aide concrètement à passer à l’action?

  • Quels rappels, structures ou soutiens externes dois-je mettre en place?

👉 Le support n’est pas un luxe.
👉 C’est une condition de réussite chez les TDAH.

Pourquoi la motivation et la discipline ne suffisent pas

Si tu bases ton année uniquement sur :

  • la motivation,

  • la discipline,

  • la pression personnelle,

tu vas inévitablement :

  • te démotiver,

  • te décourager,

  • croire que tu as besoin d’un nouveau programme… encore.

Et revenir à zéro.

Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est un manque de structure adaptée à ton cerveau.

En conclusion : bâtir une année qui tient la route

Si tu es TDAH, planifier autrement, ce n’est pas faire moins.
C’est faire plus juste.

Moins d’objectifs irréalistes.
Plus de compétences transférables.
Moins de culpabilité.
Plus de constance imparfaite… mais durable.

Pour 2026 (et après), je te souhaite :

  • de rester curieux·se de ton fonctionnement,

  • de choisir des compétences plutôt que des promesses,

  • de bâtir une structure qui te soutient vraiment.

Tu peux écouter l’épisode 160 sur le sujet!

Tu peux t’inscrire à l’atelier anti-planif 2026 juste ici.

Suivant
Suivant

Pourquoi les vacances déçoivent souvent quand on a un TDAH (et comment vraiment en profiter)