Pourquoi les vacances déçoivent souvent quand on a un TDAH (et comment vraiment en profiter)

As-tu déjà vécu ça?
Arriver à la fin de tes vacances et te dire :
« Bof… c’était pas tant satisfaisant que ça finalement. »

Moi oui. Longtemps. Très longtemps.

Et pas parce que je manquais de temps, d’argent ou d’opportunités.
Mais parce que, comme beaucoup d’adultes TDAH, je nourrissais énormément d’attentes… sans jamais définir clairement ce que je voulais vraiment vivre.

Le mythe des vacances « sans cadre »

On a tendance à croire que, quand on est TDAH, l’absence totale de structure va automatiquement rimer avec liberté et plaisir.

Pas d’horaire.
Pas d’obligations.
Juste faire ce qu’on veut, quand on veut.

Sur papier, c’est magique.

Dans la réalité?
Ça finit souvent en :

  • trop d’écrans

  • trop de fatigue

  • trop de bouffe qui fait plaisir sur le coup… mais pas au corps

  • et une impression étrange de ne pas avoir vraiment profité

Pourquoi?
Parce que si tu ne définis pas ce que tu veux vivre, ton cerveau TDAH va décider à ta place. Et spoiler : il décidera rarement en fonction de ton bien-être à moyen terme.

« Attendre d’avoir envie » : le piège invisible

Une chose que j’ai apprise à la dure :
👉 Si j’attends d’avoir envie, je ne ferai rien… ou je le ferai la dernière journée.

Le cerveau TDAH fonctionne principalement avec trois leviers :

  1. La nouveauté

  2. La curiosité

  3. L’urgence

Le problème, c’est que les vacances enlèvent souvent… l’urgence.

Alors tu te dis :

« Je vais aller marcher quand j’en aurai envie. »
« Je vais lire quand ça va me tenter. »
« Je vais voir du monde quand ça va me faire plaisir. »

Et ce “quand” n’arrive pas toujours.

Résultat : tu te réveilles à la fin des vacances avec l’impression de les avoir traversées… sans vraiment les habiter.

Une anecdote toute simple (et très parlante)

Je vais te parler de pizza 🍕.

J’aime la pizza.
Mais une pizza très précise.

Et chaque fois que je vais au restaurant sans savoir exactement ce que je veux manger, il y a de fortes chances que je ressorte déçue.
Pas parce que la pizza n’était pas bonne.
Mais parce que ce n’était pas la pizza que j’avais en tête.

Les vacances fonctionnent exactement pareil.

Si tu dis juste :

« Je veux avoir du plaisir. »

Ça ne veut rien dire pour ton cerveau.

👉 Le plaisir n’est pas universel.
👉 On ne s’amuse pas tous pour les mêmes raisons.
👉 On ne se repose pas tous de la même façon.

Le vrai problème : on sait ce qu’on ne veut pas… mais pas ce qu’on veut

Beaucoup d’adultes TDAH sont très bons pour dire :

  • « Je ne veux pas être fatigué·e. »

  • « Je ne veux pas me sentir mal. »

  • « Je ne veux pas me sentir obligé·e. »

Mais nommer ce qu’on veut vivre, concrètement?
C’est beaucoup plus difficile.

Souvent parce qu’on s’est fait dire, plus jeune, que :

  • nos besoins étaient trop

  • nos limites dérangeantes

  • nos envies exagérées

Alors on a appris à s’adapter… plutôt qu’à choisir.

Ce qui a tout changé pour moi

Le jour où j’ai commencé à me poser une autre question :

👉 « Qu’est-ce que je veux vraiment vivre pendant ces vacances-là? »

Pas en termes d’émotions vagues.
Mais en choses identifiables et observables.

Par exemple :

  • Voir deux groupes d’amis précis

  • Marcher tous les jours (même doucement)

  • Lire des livres (et aller les chercher avant)

  • Maintenir certains ancrages de routine

  • Limiter volontairement les écrans à certains moments

Pas pour être parfaite.
Mais pour donner une direction à mon cerveau.

Le cadre n’enlève pas la liberté (il la rend possible)

Contrairement à ce qu’on pense, un minimum de cadre aide énormément le cerveau TDAH.

Pour moi, ça ressemble à :

  • marcher après le déjeuner

  • marcher après le souper

  • garder une routine alimentaire assez proche de l’habitude

  • accepter que je veux voir du monde… mais pas être scrap pendant trois jours après

Le cadre n’est pas rigide.
Il est protecteur.

Pourquoi noter ce que tu vis change tout

Un autre piège du cerveau TDAH, c’est la mémoire.

On a tendance à :

  • oublier ce qu’on a fait

  • minimiser ce qui a été agréable

  • surévaluer ce qu’on n’a pas fait

Résultat :
👉 « Finalement, j’ai l’impression de ne pas avoir profité. »

Quand, objectivement, ce n’est pas vrai.

Noter ce que tu fais — dans un agenda, une note, ou même en le disant à voix haute — te permet de :

  • challenger ta perception

  • revenir à la réalité

  • arrêter de croire aveuglément ce que ton cerveau raconte

Deux questions clés à te poser avant tes vacances

1️⃣ Qu’est-ce que je veux vraiment vivre?
Pas une émotion floue. Des choses concrètes.

2️⃣ Qu’est-ce que je veux pouvoir me dire à la fin?
« Oui, j’ai pris soin de moi. »
« Oui, j’ai vu les gens qui comptent. »
« Oui, j’ai respecté mes besoins. »

En résumé

Si tes vacances te déçoivent souvent, ce n’est pas parce que tu fais « mal » les choses.

C’est souvent parce que :

  • tu attends d’avoir envie

  • tu ne définis pas ce que tu veux vivre

  • tu laisses ton cerveau TDAH décider seul

  • et tu ne gardes pas de traces de ce que tu as réellement fait

Les vacances (comme la vie) deviennent beaucoup plus satisfaisantes quand on passe de subir à choisir.

Et ça, c’est une compétence.
Pas un défaut.

👉 Si ce sujet t’a parlé, je t’invite à écouter l’épisode 159 du podcast Ambitieusement TDAH.
👉 Et la semaine prochaine, on parlera du bilan de l’année — un autre outil puissant pour reprendre le contrôle de ta perception et de tes choix.

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