TDAH : Ce n’est pas un super pouvoir (et c’est correct comme ça)
Tu l’as sûrement déjà entendu : « Le TDAH, c’est un super pouvoir! »
Et si, toi, tu ne le ressens pas comme ça, tu te demandes peut-être :
« Qu’est-ce qui cloche chez moi? Pourquoi j’ai l’impression de me battre pendant que d’autres réussissent à tout accomplir malgré leur TDAH? »
Tu n’es pas seul·e.
Dans cet épisode du podcast Ambitieusement TDAH, j’ai lu le courriel d’une auditrice qui se sentait exactement comme ça. Elle me disait qu’elle avait « le potentiel », mais qu’elle se heurtait à ses symptômes. Et elle se demandait : « Est-ce que je suis la seule à ne pas trouver que mon TDAH est un cadeau? »
Spoiler alert : non, tu n’es pas la seule.
Et non, le TDAH n’est pas un super pouvoir.
C’est un fonctionnement cérébral différent, avec ses forces et ses défis.
Les trois présentations du TDAH : comprendre ton profil pour cesser de te comparer
On oublie souvent que le TDAH n’a pas une seule forme.
Il existe trois présentations cliniques :
Le type hyperactif/impulsif, souvent visible dès l’enfance — c’est le modèle sur lequel les critères diagnostiques ont été bâtis à l’origine (des garçons très actifs, bruyants, qui bougent tout le temps).
Le type inattentif, plus fréquent chez les femmes — souvent calme, mais avec une hyperactivité mentale, une grande fatigabilité et une tendance à se perdre dans ses pensées.
Le type combiné, qui rassemble des traits des deux premiers.
Et ces différences changent tout.
Tu peux avoir le même diagnostic qu’une autre personne sans du tout fonctionner pareil.
Alors, te comparer à quelqu’un dont le cerveau carbure à la suractivité physique alors que le tien carbure à la rumination mentale… c’est comme comparer une bouilloire et un feu de camp.
Pourquoi tu te sens « moins bon » : la réalité derrière les réseaux sociaux
Sur les réseaux, beaucoup de gens parlent du TDAH comme d’un super pouvoir.
Mais ce qu’on oublie, c’est que la plupart de ces personnes te montrent une partie choisie de leur réalité.
C’est du marketing — le but, c’est d’inspirer, mais aussi souvent de vendre une solution.
Et cette exposition constante finit par créer une relation parasociale : tu as l’impression de connaître la personne, alors qu’elle ne partage qu’un angle bien spécifique de sa vie.
Résultat : tu compares ton quotidien réel à leur vitrine.
Et tu oublies tout le soutien, les ressources ou les systèmes qu’ils ont peut-être derrière eux.
Le TDAH et la gestion de l’énergie : ton volume soutenable
Un exemple simple : l’entraînement physique.
Moi, je sais que 3 à 4 séances par semaine, c’est mon sweet spot.
Dès que je monte à 5 ou 6, je me blesse, je perds l’équilibre, et tout s’effondre.
Mais dans le monde du fitness (comme dans celui du développement personnel), on valorise la performance constante : faire plus, plus souvent, plus fort.
Le problème?
C’est qu’on oublie la notion de volume soutenable.
👉 Ce que tu es capable de maintenir sur le long terme sans t’épuiser ni te blesser.
Et cette logique s’applique à tout :
ta charge de travail,
ton niveau d’engagement dans un projet,
ton implication dans ta vie sociale.
Trouver ton équilibre, c’est pas être paresseux.
C’est être lucide.
Quand pousser plus fort ne fonctionne pas
Une autre erreur fréquente chez les adultes TDAH : croire que la solution, c’est toujours de forcer plus.
Mais quand une tâche t’ennuie ou te draine, forcer ne fait qu’amplifier le rejet et la fatigue.
👉 Parfois, la vraie solution, c’est chercher du soutien : déléguer, automatiser, ou simplifier.
Parce qu’un cerveau TDAH a une réserve d’énergie limitée — et chaque minute passée sur une tâche qui t’éteint, c’est de l’énergie en moins pour ce qui t’allume.
Le potentiel, c’est pas une obligation
« Tu as du potentiel » — combien de fois on te l’a dit?
Mais avoir du potentiel ne veut pas dire que tu dois tout faire.
Ce n’est pas parce que tu es capable de quelque chose que c’est une bonne idée de le faire.
Ton énergie, ton intérêt et ta santé mentale sont des ressources précieuses.
Et les investir dans ce qui te nourrit réellement, c’est ce qui te permet d’avancer de façon durable.
En résumé
Le TDAH n’est pas un super pouvoir.
C’est une réalité complexe, pleine de nuances, qui demande de la lucidité, du soutien et beaucoup de bienveillance envers soi-même.
Alors la prochaine fois que tu vois quelqu’un dire :
« Grâce à mon TDAH, je réussis tout! »
Souviens-toi :
Peut-être qu’il a une autre présentation que toi.
Peut-être qu’il a une équipe, des stratégies, ou beaucoup de privilèges invisibles.
Peut-être qu’il montre juste la partie la plus brillante de son iceberg.
Et toi, tu n’as rien à prouver.
Tu as juste à construire ta version soutenable du succès.
💡 À retenir :
Cesser de te comparer à des gens qui ne vivent pas ton quotidien.
Identifier ton niveau d’énergie soutenable.
Chercher de l’aide quand tu sens que tu forces trop.
Te rappeler que ton potentiel n’est pas une dette à rembourser.
🎧 Écoute l’épisode complet :
« TDAH ≠ super pouvoir : arrêter de se comparer & trouver ce qui te convient »
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