3 normes sociales à déconstruire pour mieux vivre avec un TDAH

Tu as peut-être intégré certaines « règles sociales » comme étant ce qu’il faut faire… sans réaliser qu’elles nuisent à ton fonctionnement, surtout si tu as un TDAH.
Aujourd’hui, je te propose de déconstruire trois de ces idées reçues. Elles semblent anodines, mais elles peuvent saboter ta concentration, ton estime et ton efficacité au quotidien.

🧠 Mythe #1 : « Si tu ne me regardes pas, tu ne m’écoutes pas »

C’est l’une des croyances les plus ancrées… et pourtant, complètement fausse pour de nombreuses personnes avec un TDAH.
Pour nous, regarder dans les yeux tout en écoutant est souvent contre-productif : cela surcharge notre cerveau. Regarder ailleurs, dessiner, griffonner ou occuper nos mains nous aide à mieux traiter l’information et rester concentré·e.

💡 Exemples concrets :

  • Prendre des notes pendant une réunion.

  • Faire du doodling pendant un appel.

  • Marcher tout en discutant (comme les meilleures conversations que j’ai avec mon conjoint en voiture ou au téléphone !).

Ce n’est pas un signe de désintérêt : c’est une stratégie d’adaptation efficace. Cessons d’associer l’écoute à un contact visuel constant.

⚡ Mythe #2 : « Si tu es calme, c’est que tu es concentré·e »

Chez une personne TDAH, c’est souvent… l’inverse.
L’immobilité est synonyme de désengagement. Le mouvement, lui, stimule notre vigilance et notre mémoire kinesthésique.

💡 Stratégies efficaces :

  • Bouger les mains en parlant.

  • Se balancer, piétiner, ou manipuler un fidget.

  • Faire du macramé, de la broderie, du coloriage pendant une écoute passive.

Ces micro-mouvements permettent de canaliser l’énergie et de rester présent·e mentalement, même si extérieurement on semble « agité·e ».

💭 Mythe #3 : « Si tu voulais vraiment, tu le ferais »

Cette phrase, souvent entendue, est particulièrement toxique pour les personnes avec un TDAH.
La procrastination n’est pas un manque de volonté : c’est un mécanisme d’évitement émotionnel. On retarde une tâche non pas parce qu’elle n’est pas importante, mais parce qu’elle nous fait peur, nous semble trop lourde, ou qu’on redoute d’échouer.

💡 À retenir :

  • L’importance d’une tâche n’est pas un prédicteur fiable de l’action.

  • Plus une tâche nous tient à cœur, plus elle peut générer de la peur et… de la procrastination.

  • Cela n’a rien à voir avec la paresse.

Dire à une personne TDAH « si c’était important, tu le ferais » est blessant et contre-productif. Le soutien passe par la compréhension, la dédramatisation et la mise en place de stratégies adaptées.

💌 En conclusion : redéfinir nos standards

Ces trois croyances sont profondément ancrées dans notre culture, mais elles peuvent saboter le fonctionnement des adultes TDAH :

  1. « Si tu ne regardes pas, tu n’écoutes pas »

  2. « Si tu es calme, tu es concentré·e »

  3. « Si tu voulais vraiment, tu le ferais »

Les remettre en question, c’est offrir plus de compassion à soi-même et aux autres.

Si cet article t’a aidé·e, partage-le autour de toi : que ce soit à une personne neurotypique pour mieux comprendre notre réalité, ou à une personne TDAH qui a besoin de se sentir moins seule et moins coupable.

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